Le Guide Musical. N.32, 9 October 1856 (page 1)
BELGIUM.
BRUSSELS.— Last Sunday was the morning of the event to which Mr. de MAKAROFF had invited a select audience in what the capital is experiencing with artists and music-loving amateurs.
The guitar is so neglected, forgotten, that we only talk about it as an imaginary object, or as a childhood memory; it is at most if the ear still keeps some sound of it. It was also with some apprehension that the most intrepid responded to Mr. de Makaroff’s gracious call.
If we had not seen the instrument used by Mr. de Makaroff, if we had not known that this was indeed a guitar, we certainly would not have guessed it. At the first notes, we saw the astonishment painted on all the figures; but this astonishment quickly gave way to the charm of hearing sounds as soft, as velvety, as pure as those that Mr. de Makaroff draws from his instrument. This great, this first quality, combined with the feats of strength and impossibilities – at least judged as they were in the past – that Mr. de Makaroff has solved and whose most modest air he plays with, all this testifies to the perseverance and musical instinct of this skilled amateur.
Mr. de Makaroff not only shines with his wonderful performance but also with his compositions, the result of excellent studies. His Mazurka is admirable for its melody and verve, and his Carnival can rival the best of this genre in terms of originality.
BELGIQUE.
BRUXELLES.— Dimanche dernier a eu lieu la matinée à laquelle M. de MAKAROFF avait convié un public choisi dans ce que la capitale referme d’artistes et d’amateurs connaisseurs de musique.
La guitare est tellement délaissée, oubliée, que l’on n’en parle que comme d’un objet imaginaire, ou bien comme d’un souvenir d’enfance; c’est tout au plus si l’oreille en conserve encore un son quelconque. Aussi était-ce avec une certaine appréhension que le plus intrépides ont répondu à l’appel gracieux de M. de Makaroff.
Si l’on n’avait vu l’instrument dont se sert M. de Makaroff, si l’on n’eût su que c’était bien là une guitare, certes on ne l’aurait pas deviné. Aux premières notes, on a vu l’étonnement se peindre sur toutes les figures; mais cet étonnement a bien vite fait place au charme d’entendre des sons aussi moëlleux, aussi veloutés, aussi purs que ceux que M. de Makaroff tire de son instrument. Cette grande, cette première qualité, réunie aux tours de force, aux impossibilités – du moins jugées telles autrefois – que M. de Makaroff a résolus et dont il se joue de l’air le plus modeste du monde, tout cela atteste de la part de cet habile amateur autant de persévérance que d’instinct musical.
M. de Makaroff ne brille pas seulement par une exécution merveilleuse mais encore par ses compositions, fruits d’excellentes études. Sa Mazurka est admirable de mélodie et de verve, et son Carnaval peut rivaliser d’originalité avec ce que l’on a composé de mieux dans ce genre.
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